Les premières voitures à succès

Avant la naissance des premières voitures à vapeur au XIXème siècle, les transports étaient assurés par des voitures hippomobiles. Sur deux ou quatre roues, couvertes ou non… toutes avaient la particularité d’être tractées par des chevaux. Ces voitures qui existaient depuis le Moyen-Âge ont connu une évolution importante à partir du XVIIème siècle. D’abord utilisées par les voyageurs et pour acheminer le courrier, elles ont peu à peu conquis les villes et sont devenues pour les personnes les plus fortunées un moyen de montrer leur richesse.

De nombreux nouveaux types de véhicules sont apparus entre le XVIIème et le XIXème siècle. Souvent, le constructeur baptisait sa voiture du nom du modèle en vogue, même lorsqu’elle y ressemblait peu. De ce fait, il est aujourd’hui assez difficile de les distinguer. Avatacar vous aide à y voir plus clair.

Le carrosse

Aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, le carrosse est une grande voiture caractérisée par ses nombreux décors et signes extérieurs de richesse. Cette image en partie façonnée par l’industrie du cinéma n’est pas inexacte, mais le carrosse n’a pas toujours été une voiture d’apparat. Lorsqu’il est apparu au XVIIème siècle, il se distinguait des précédents véhicules par une caisse fermée, pourvue de portières et de vitres qui permettaient de voir au-dehors. Cette caisse était suspendue au-dessus d’un train à quatre roues constitué de deux essieux reliés par une poutre en bois. A partir du XVIIIème siècle, l’utilisation du carrosse s’est élargie de la bourgeoisie à la noblesse. Puis la Cour l’adopta et introduisit les carrosses somptueusement décorés que l’on connaît aujourd’hui.

Le cabriolet

Venu d’Italie, le cabriolet connut un grand succès à Paris au XVIIIème siècle. Il fut conçu à l’origine pour permettre aux dames de se conduire elles-mêmes lors de leurs promenades. Il se distinguait ainsi des autres véhicules d’usage à l’époque, dirigés par des cochers.

Cette voiture haute et relativement légère possédait deux places. Montée sur deux roues, la caisse ouverte était surmontée d’une capote mobile permettant aussi bien de profiter du soleil que de s’en protéger.

La calèche

Originaire d’Europe centrale, la calèche de campagne était très appréciée lors des beaux jours pour les promenades dans les parcs, à la campagne comme en ville. Elle se dotait de quatre roues et d’une caisse en forme de bateau constituée de deux fonds symétriques, chacun comportant deux places. Seuls les sièges situés à l’arrière, généralement attribués aux personnes les plus importantes, possédaient une capote mobile.


Avec le temps, la calèche évolua et vit naître de nombreux dérivés. Par exemple, la calèche à l’anglaise, destinée aux promeneurs fortunés, possédait deux capotes mobiles situées de chaque côté. Aussi, son intérieur était souvent rembourré de satin. Cette voiture inspira par la suite une forme moderne de landau, voiture à quatre places et quatre roues fabriquées dans la ville de Landau en Allemagne.

Comme pour la plupart des véhicules à l’époque, un cocher dirigeait la calèche. Plus tard, le Duc d’Aumont, qui avait observé en Angleterre des voitures sans cocher, introduisit un autre type d’attelage, dit « à la d’Aumont ». Les calèches étaient attelées à quatre chevaux, non pas dirigés par un cocher mais par deux postillons, chacun montant le cheval de gauche sur chaque rang. Cependant, ce type d’attelage, très coûteux, fut exclusivement réservé aux souverains et chefs d’Etat.

La berline

Fabriquée à Berlin au XVIIème siècle pour Frédéric Guillaume Ier, électeur de Brandebourg, la berline est assez similaire au carrosse de par son aspect extérieur.

Cependant, elle garantit un meilleur confort et une plus grande sécurité grâce à certaines améliorations, notamment la construction du train. En effet, les deux essieux ne sont plus reliés par une simple poutre en bois, mais par deux brancards, ce qui assure une meilleure stabilité. De plus, la berline est beaucoup plus légère que le carrosse.

Ces avantages en font au XVIIIème siècle la voiture préférée des voyageurs. C’est d’ailleurs en berline que le roi Louis XVI tentait de fuir lorsqu’il fut arrêté à Varenne en 1791.

Le phaéton

Baptisé en l’honneur du fils du Soleil de la mythologie grecque, toujours représenté conduisant un char, le phaéton était une voiture haute à quatre roue. A l’instar du cabriolet, elle se distinguait par l’absence de cocher. Il comportait deux sièges parallèles aux essieux. Le siège avant, couvert, était réservé au propriétaire et conducteur de la voiture, tandis que le siège arrière, découvert, servait aux domestiques. Relativement léger, le phaéton était à l’époque un véhicule rapide. Les aristocrates l’utilisaient souvent.

Le coupé

Au XVIIème siècle à Paris, les conducteurs n’étaient pas satisfaits des voitures déjà existantes car elles étaient pour la grande majorité encombrantes et difficilement maniables. De cette frustration naquit le coupé à la fin du siècle. Bien plus court qu’un carrosse ou une berline, il comptait seulement deux sièges. Ainsi, il permettait de manœuvrer plus facilement dans les rues étroites.

Le coupé était d’autant plus apprécié des voyageurs qu’il s’agissait d’une voiture privée. Cependant, certains modèles ont par la suite été adaptés aux longs voyages. Le « Coupé-dormeuse », par exemple, était constitué de panneaux mobiles permettant d’agrandir l’espace intérieur afin de pouvoir s’y allonger.

Le fiacre

Né en France, le fiacre fut la première voiture de louage, conduite par un cocher et utilisée pour transporter des personnes à la demande sur une durée déterminée. Composée de quatre roues et d’une caisse fermée, il pouvait transporter jusqu’à quatre personnes.

La diligence

La diligence publique est apparue aux alentours de 1815. Comme le fiacre, elle était destinée au transport public. Elle évolua très rapidement au cours du XIXème siècle et prit de plus en plus d’importance.

A son apogée, la diligence comptait trois compartiments (nommés « coupé », « berline » et « rotonde »). Elle était dirigée à la fois par un cocher et un postillon. Elle possédait également un espace sur le toit, protégé par une bâche, où l’on déposait les bagages. Les plus grandes diligences pouvaient transporter jusqu’à huit passagers.

Avec l’avènement du chemin de fer, les diligences se firent de plus en plus rares, ne parcourant plus que des trajets secondaires non desservis par le train. Au fil des années, celui-ci finit par remplacer définitivement les diligences.

Sources : attelage-patrimoine ; lescarnetsdeversailles ; palaisdecompiegne ; wikipédia