C’est bientôt l’été, les fortes chaleurs ne vont pas tarder à s’installer et le niveau de pollution dans les villes commence à augmenter. Chaque année, beaucoup de régions sont impactées par les pics de pollution, limitant alors les déplacements en voiture, voire même l’interdiction de circulation à certains véhicules lors des circulations alternées. La pollution de l’air devient un problème très présent et de plus en plus visible, elle serait alors responsable de 600 000 décès en France. Pour faire face à cet enjeu de taille, le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a instauré en 2016 le retour à la Pastille verte – ou la pastille Crit’Air – pour nos voitures. Avatacar revient sur cette mesure permettant de limiter la circulation des véhicules considérés comme les plus polluants :
La pastille Crit’Air, qu’est-ce que c’est ?
Tout le monde se souvient des anciennes pastilles vertes mises en place en août 1998. Ces pastilles permettaient alors de distinguer les voitures les plus et les moins polluantes et, le cas échéant, de pouvoir circuler lors des pics de pollution. Cependant en 2003, soit 5 ans après sa mise en place, cette pastille représentative de la lutte contre la pollution de l’air a été arrêtée. Dans sa globalité, le parc automobile répondait alors positivement aux critères de la pastille, l’intérêt de la continuer était donc très limité.
Les nouvelles pastilles arrivées en janvier 2016, sont quelque peu différentes de l’ancienne pastille verte. Tout d’abord, elles ne sont plus vertes ! Les pastilles seront déclinées sous 7 couleurs différentes, soit 7 catégories de niveau de pollution, en fonction de la date d’immatriculation du véhicule et de sa motorisation. De plus, elles ne s’appellent plus « pastille verte » mais « Certificat de Qualité de l’Air », vous pouvez d’ailleurs lire sur les pastilles l’abréviation « Crit’Air ». L’intérêt de ces nouvelles pastilles est de pouvoir classer les voitures en fonction de leur niveau de pollution et ainsi accorder certains avantages aux voitures les moins polluantes. Ainsi, depuis le 1er janvier 2018, les collectivités territoriales sont autorisées à mettre en place des conditions de stationnement privilégiées pour les voitures les moins polluantes. Ces dernières bénéficient également d’avantages au niveau de la circulation : certaines villes ont mis en place des ZCR (zones à circulation restreinte) permanentes, où seules les voitures les moins polluantes sont autorisées à circuler. Il en va de même à l’intérieur des ZPA (zones de protection de l’air), des zones où est mise en place une circulation différenciée temporaire lors de pics de pollution importants.
Les pastilles Crit’Air sont obligatoires à l’intérieur des villes où sont présentes des ZCR. Aujourd’hui, Paris, Grenoble, Lyon, Lille, Strasbourg et Toulouse appliquent déjà ce dispositif. Que vous soyez résident ou simplement de passage, la loi ne change pas : vous devez impérativement apposer une vignette Crit’Air sur le pare-brise de votre auto.
Pour obtenir la pastille Crit’Air, vous avez deux options : vous pouvez soit la commander sur internet via le site du gouvernement, soit faire une demande par courrier en remplissant le formulaire de demande.
Depuis le 1er mars 2018, le prix de la pastille Crit’Air est passé de 4,18€ à 3,62€ pour un envoi en France. Ce tarif couvre les frais de fabrication et d’acheminement de la vignette.
L’objectif de ce dispositif est d’inciter le maximum d’automobilistes à opter pour des véhicules plus propres. La vignette Crit’Air devrait ainsi permettre de renouveler au maximum le parc automobile et de privilégier les essences aux diesels. Cet objectif n’est pas sans laisser sceptique quant à l’apparition massive des pastilles Crit’Air de faible niveau de pollution et, au contraire, du refus d’afficher les pastilles au plus haut niveau de pollution.
Indépendamment, cette mesure parait similaire aux anciennes pastilles vertes. La mise en place des pastilles Crit’Air en 2016 rejoignait l’ensemble d’un projet de niveau national, « La transition énergétique pour la croissance verte », dont le but était de de lutter contre le dérèglement climatique. Ainsi, les pastilles Crit’Air sont venues renforcer le projet « Villes respirables en 5 ans » de 2015 vivement soutenu par Ségolène Royale.
Les 7 catégories des pastilles Crit’Air
7 catégories de niveau de pollution sont établies pour les pastilles Crit’Air, qui devraient vous permettre de situer votre véhicule afin de faire votre demande :
- 1ère pastille Crit’Air bleue : pour les véhicules 100% électriques.
- 2ème pastille Crit’Air verte : 1er niveau de pollution pour les véhicules essence immatriculés après le 1er janvier 2011 (norme Euro 5 ou Euro 6).
- 3ème pastille Crit’Air jaune : 2ème niveau de pollution pour les véhicules essence immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010 (norme Euro 4) et les véhicules diesel immatriculés après le 1er janvier 2011 (norme Euro 5 ou Euro 6).
- 4ème pastille Crit’Air orange : 3ème niveau de pollution pour les véhicules essence immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2005 (norme Euro 2 ou Euro 3) et les véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010 (norme Euro 4).
- 5ème pastille Crit’Air rouge : 4ème niveau de pollution pour les véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005 (norme Euro 3).
- 6ème pastille Crit’Air marron : 5ème niveau de pollution pour les véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000 (norme Euro 2).
- 7ème pastille Crit’Air grise : 6ème niveau de pollution pour tous les véhicules immatriculés jusqu’au 31 décembre 1996 (norme Euro 1).
Avantages de la pastille Crit’Air
Pour les automobilistes, les avantages d’afficher la pastille Crit’Air changent en fonction de la ville où ils se trouvent ! En effet, les bénéfices de la nouvelle pastille sont à la discrétion des mairies qui déterminent exactement quels avantages sont attribués aux porteurs.
Dans la liste des avantages cités, nous pouvons bien sûr présenter le droit à la circulation de certains véhicules lors des pics de pollution comme évoqué plus haut, des zones de stationnement gratuites ou à tarif réduit, l’accès à certaines zones de circulation restreintes (comme les voies de bus, les voies réservées aux riverains etc.),…
Des avantages donc non négligeables à condition que les villes dans lesquelles vous vous trouvez y participent.
Les Diesel et la pastille Crit’Air
Sur les différents niveaux de pollution des pastilles Crit’Air, nous nous rendons compte que les diesels récents n’arrivent qu’au 2ème niveau ou au 3ème pour la plupart. Les diesels sont-ils défavorisés pour cette mesure ? La réponse est positive car les diesels sont considérés comme plus polluants que les essences selon les critères de notation des pastilles.
Les critères atmosphériques des nouvelles pastilles se basent essentiellement sur la pollution en NOx (oxydes d’azote) et en particules. Les NOx sont des gaz très irritants, responsables des difficultés respiratoires pour les personnes sensibles. De tous les polluants, il est le plus nocif pour notre santé. Il est aussi à l’origine de la formation d’ozone lors des fortes températures et donc des gaz à effet de serre. Ce type de pollution est effectivement plus présent chez diesel que les essences, ce qui explique en partie leur désavantage de notation pour les pastilles Crit’Air.
Ségolène Royal, Ministre de l’écologie au moment de la mise en place des pastilles Crit’Air, avait déjà évoqué sa volonté de stopper tous les diesels du parc automobile. Volonté qui s’est effectivement ressentie dans le cadre du projet « Villes respirables en 5 ans » où l’un des critères d’éligibilité au projet pour les villes était justement d’éliminer tous les véhicules diesels des flottes et pour les particuliers.