D’ores et déjà obligatoire pour les nouveaux modèles commercialisés depuis novembre 2011, l’ESP est désormais installé de série sur toutes les voitures neuves Européennes depuis ce 1er novembre 2014. Après l’obligation de l’ABS en série en 2003, c’est au tour de ce nouveau système de sécurité de protéger encore plus les conducteurs et surtout de faire diminuer le nombre d’accidents sur nos routes. Avatacar vous explique tout ce qu’il faut savoir sur l’ESP !
Création et fonctionnement de l’ESP
L’ESP a été créé et développé par Bosch dans les années 1990, la société l’a ensuite produit en série dans les années 1995 pour l’installer, pour la première fois, sur les Mercedes Classe S et BMW Série 7. Depuis cette date, ce sont plus de 100 millions d’ESP produits par Bosch.
Nous entendons souvent parler d’ESP ou ESC, rassurez-vous ces deux sigles désignent la même chose. L’ESP et l’ESC correspondent à la même technologie, en français nous appelons cela le « correcteur électronique de trajectoire« . L’ESC (Electronic Stability Control) est le terme utilisé et reconnu par la société des Ingénieurs de l’automobile tandis que l’ESP (Electronic Stability Program) est le terme généralement utilisé par les constructeurs automobiles. Bien d’autres termes existent pour désigner l’ESP, selon les constructeurs automobiles le terme aura tendance à changer et ce, en fonction de leur entière volonté.
Niveau fonctionnement, l’ESP a été conçu afin d’éviter toute perte d’adhérence de la voiture lors de forts virages. L’ESP mesure la vitesse de rotation des roues, l’angle de braquage du volant et la force centrifuge grâce à des capteurs présents dans la voiture. Il contrôle ainsi le comportement des roues afin de pouvoir intervenir lors des situations imprévues, notamment avec les braquages soudains qui font chavirer la voiture. À ce moment, l’ESP s’active (voyant qui s’allume sur le tableau de bord) et agit sur les freins et la vitesse de la voiture. Si la situation le nécessite, l’ESP sera alors capable de freiner la voiture et, surtout, de freiner la roue (avant ou arrière) qui permettra de faire pivot et de redresser la voiture pour la maintenir dans une bonne trajectoire.
Vidéo de démonstration du fonctionnement de l’ESP :
Disons que l’ESP vous aidera à conserver une trajectoire stable, de continuer votre chemin sans foncer dans le fossé ou de partir en tonneaux. C’est un système de sécurité très actif et qui peut éviter de nombreux accidents, ceci dit l’ESP n’est pas non plus à considérer comme un « anti-accident ». Si un virage est pris beaucoup trop violemment, l’ESP s’activera mais ne sera pas en mesure d’éviter l’accident qui doit survenir. Ce système est considéré comme « une aide » à la sécurité, mais chaque conducteur ne doit pas en rester moins vigilant.
ESP, désormais obligatoire ?
L’ESP est devenu obligatoire sur toutes les voitures neuves (moins de 3,5 tonnes) depuis le 1er novembre 2014 en Europe. Auparavant obligatoire sur les nouveaux modèles lancés en Europe depuis novembre 2011, il a finalement réussi à s’imposer sur l’ensemble du parc des véhicules neufs.
L’ESP a mis quelques années avant de s’imposer et de finalement devenir obligatoire sur les véhicules. Une histoire très proche de celle de l’ABS (Système antiblocage des freins) qui, conçu par Bosch en 1978, a mis également plusieurs années avant d’être annoncé comme obligatoire sur les véhicules. Les consommateurs à cette époque n’étaient pas prêts à payer plus chère leur voiture sous prétexte qu’un nouveau système de sécurité les aiderait en cas de situation de freinage d’urgence. Ainsi, l’ABS n’a été obligatoire et installé de série sur les voitures neuves en Europe qu’à partir de l’année 2004. Autre exemple, celui du port de la ceinture obligatoire qui n’a été décrété qu’en juillet 1973 pour les passagers avant puis en janvier 1990 pour les passagers arrière.
En savoir plus sur le fonctionnement de l’ABS sur notre article « Comment fonctionnent vos freins ?« .
En 2009, 58% des véhicules neufs étaient équipés d’ESP en Europe contre 84% en 2014 et 59% au niveau mondial aujourd’hui. L’objectif de Bosch est d’arriver à un taux d’équipement d’ESP sur les véhicules neufs en Europe à plus de 94% d’ici les années 2021, comme en témoignent ces données :
D’après les études réalisées par Bosch, l’ESP empêcherait 80% des accidents liés à un dérapage et, parmi eux, d’en éviter environ 40% mortels. Concrètement, cela amènerait à 190 000 accidents évités ainsi que 6 000 dommages corporels mortels en Europe. Des chiffres conséquents et surtout plus importants que la baisse engendrée par les contrôles de radars. Effectivement, la diminution liée aux systèmes de sécurité intégrés dans les véhicules est plus représentative que celle impliquant les dispositifs de répression. Preuve comme quoi l’investissement dans la mise en place de nouveaux systèmes de sécurité ou même tout simplement de rendre obligatoire davantage de systèmes de sécurité sur les véhicules permettraient sûrement de faire baisser drastiquement le nombre d’accidents en France et en Europe.
D’autre part, la présence en série de l’ESP sur les voitures neuves doit aussi son petit coup de pouce à l’organisme Euro NCAP. En effet, l’organisme de crash-test Euro NCAP (lire notre article dédié à Euro NCAP) intègre dorénavant la présence de ces systèmes de sécurité dans leurs critères de notation. L’absence de ces systèmes de sécurité rend les nouvelles automobiles non éligibles pour les 5 étoiles d’Euro NCAP. Cette notation aux crash tests est attendue et convoitée par les constructeurs automobiles. L’obligation de l’ESP est donc particulièrement la Bienvenue pour cet aspect.
Et ce n’est pas tout ! L’efficacité de l’ESP, étant étroitement lié à l’état des roues, a permis au système de surveillance de la pression des pneus d’être rendu lui aussi obligatoire sur tous les véhicules neufs depuis ce 1er novembre 2014 ! Déjà obligatoire sur les nouveaux modèles sortis en Europe depuis novembre 2012, le TPMS (Tyre Pressure Monitoring System) sera à présent intégré de série sur toutes les voitures neuves. Ce système permet de contrôler la pression des pneus (valeur de pression transmise au conducteur directement sur le tableau de bord) et de mesurer le différentiel de vitesse de rotation des roues, donnée essentielle pour le fonctionnement de l’ESP.
Le prochain système de sécurité à être équipé de série sur nos chères voitures pourrait bien être le détecteur de somnolence, qui empêcherait alors tout conducteur de s’endormir au volant. Un autre point positif sachant qu’il s’agit d’une des premières causes d’accidents sur les autoroutes de France !
Pour en savoir plus sur l’ESP et les autres systèmes de sécurité développés par Bosch, rendez-vous sur leur site officiel en cliquant ici.
Si vous avez des questions ou si vous souhaitez nous communiquer votre propre expérience, nous nous ferons un plaisir de vous répondre dans l’espace commentaire.
Découvrez l'ESP, acronyme d'Electronic Stability Program (ou ESC pour Electronic Stability Control), un dispositif de sécurité active conçu pour améliorer la stabilité directionnelle des véhicules. Initié par l'équipementier automobile allemand Bosch, le système ESP (Elektronisches Stabilitätsprogramm en allemand) a été adopté en 1995 par Mercedes-Benz et BMW, avant de se généraliser sur diverses marques et gammes. Depuis ses débuts, l'ESP a évolué considérablement. Il fonctionne désormais en synergie avec divers systèmes électroniques de gestion (antipatinage : ASR, ABS, EDC...). Bien que connu sous le nom d'ESP chez les constructeurs allemands et français, d'autres marques utilisent d'autres appellations. La Société des ingénieurs de l'automobile recommande l'utilisation de l'acronyme ESC.